Caractéristiques techniques de la Renault 4
Les Renault 4, communément appelées “4L”, ont marqué l’histoire de l’automobile française par leur simplicité, leur robustesse et leur polyvalence. Lancées en 1961 et produites jusqu’en 1992, ces voitures ont connu une évolution significative au fil des années, tant sur le plan technique que stylistique. Cette longévité exceptionnelle s’explique par une série d’améliorations continues dans plusieurs domaines clés. Cette capacité à évoluer constamment a permis à la Renault 4 de rester populaire et pertinente durant ses trois décennies de production, laissant une empreinte indélébile dans le paysage automobile mondial.
Châssis
Le châssis de la Renault 4 est un élément essentiel de sa structure, construit en tôle d’acier embouti et soudé électriquement. Le châssis est fabriqué à partir d’une tôle d’acier dont l’épaisseur varie entre 0,8 et 1 mm. Cette épaisseur peut varier pour différentes parties du châssis en fonction de leurs besoins en résistance.
Les différents éléments du châssis sont assemblés en utilisant des soudures par points. Ce processus de soudure par points garantit une bonne stabilité et solidité de la structure.
Pour assurer l’étanchéité et la protection contre la corrosion, des cordons de mastic de type polyuréthane sont utilisés pour sceller les joints entre les différentes parties du châssis.
Le châssis de la Renault 4 se compose de plusieurs éléments, notamment :
- Une traverse avant qui supporte le berceau moteur/boîte de vitesses et le train avant.
- Deux longerons latéraux.
- Trois traverses.
- Deux brancards situés à l’arrière pour soutenir le train arrière et le plancher du coffre.
La Renault 4 est équipée d’une direction à crémaillère, ce qui contribue à une conduite légère et précise. Le véhicule nécessite 3,75 tours de volant d’une butée à l’autre pour effectuer un virage complet.
Au cours de la carrière de la Renault 4, le châssis a subi quelques modifications mineures pour répondre aux évolutions techniques et aux normes de sécurité :
- La traverse avant a été modifiée pour permettre l’installation d’une nouvelle boîte de vitesses à 4 rapports.
Les longerons ont été équipés de trous taraudés et renforcés pour le montage des ceintures de sécurité, rendues obligatoires en 1970. - Des trous de forme ovale ou ronde, fermés par des capuchons en plastique, ont été ajoutés aux caissons avant, longerons et traverse arrière pour permettre l’injection d’un traitement protecteur contre la corrosion.
- Un support a été ajouté à la traverse centrale pour le montage d’un levier de frein à main entre les sièges avant en 1982, précédemment placé sous le volant.
- Les brancards arrières ont également connu des modifications de forme en fonction des modèles et des millésimes.
Moteur et boîte de vitesse
Billancourt
- 603 cm³ (49 × 80) : Puissance de 23 ch et couple de 4,3 kg·m. Monté sur les premiers modèles R3 (modèles R1121 de 1961-62).
Cléon
- 603 cm³ (49 × 80) : Puissance de 23 ch et couple de 4,3 kg·m. Monté sur les premiers modèles R3 (modèles R1121 de 1961-62).
Il est intéressant de noter que les moteurs utilisés dans la Renault 4 tournent dans le sens horaire du côté de la distribution, tandis que les moteurs de type Billancourt tournent dans le sens anti-horaire. Cette différence de sens de rotation des moteurs a été résolue en retournant le différentiel de la boîte de vitesses, de manière à ce que les roues tournent dans la direction appropriée.
Cette modification du sens de rotation du différentiel permet d’assurer que la puissance du moteur est transmise efficacement aux roues avant de la Renault 4, assurant ainsi une conduite en toute sécurité et en conformité avec les normes de fonctionnement des véhicules automobiles.
Le refroidissement à eau du moteur était assuré par un circuit scellé avec vase d’expansion, ce qui est une conception courante dans de nombreux véhicules automobiles.
Le radiateur était initialement positionné au-dessus de la crémaillère sur les premiers modèles (type Billancourt), en raison des renforts internes du capot. Cependant, avec l’arrivée des moteurs à cinq paliers (type Cléon-fonte), le radiateur a été déplacé et positionné juste derrière la calandre sur la traverse avant. Ce changement pourrait avoir été effectué pour des raisons de refroidissement plus efficace ou pour s’adapter aux nouvelles spécifications techniques des moteurs à cinq paliers.
La boîte de vitesses de la Renault 4 était positionnée devant le moteur, à l’extrême avant du véhicule. Cette configuration contribue à la répartition du poids et à l’agilité de la voiture, ce qui est caractéristique des voitures à moteur avant.
Au départ, la Renault 4 était équipée d’une boîte de vitesses à trois rapports, et ces premiers modèles présentaient une traverse avant parfaitement droite. Cependant, lors de la refonte des modèles en 1968, un quatrième rapport de boîte a été ajouté. Cette modification a nécessité un nouveau dessin de la traverse avant du châssis pour permettre l’installation de cette nouvelle boîte de vitesses. Il est intéressant de noter que cette boîte de vitesses à quatre rapports a également été utilisée sur d’autres modèles Renault, tels que la Renault 6 TL (type 354).
Le levier de vitesses de la Renault 4 est situé au tableau de bord, ce qui est caractéristique de nombreux modèles de voitures de cette époque. La commande de la boîte de vitesses est du type “coulissante”, ce qui signifie que le levier de vitesses coulisse d’une position à une autre pour sélectionner les différents rapports.
Une caractéristique intéressante des boîtes de vitesses à quatre rapports utilisées sur la Renault 4, est qu’elles sont qualifiées de “boîtes carrées” en raison de la forme du carter de nez de boîte. Cette désignation fait référence à la forme angulaire de la partie avant de la boîte de vitesses, par opposition à la forme arrondie ou plus classique que l’on trouve dans d’autres modèles de voitures.
L’emplacement du moteur et de la boîte de vitesses à l’avant de la Renault 4 par rapport à de nombreux autres modèles de voitures Renault de l’époque, qui avaient un moteur arrière, simplifie grandement l’accès aux pièces mécaniques pour la maintenance.
Les voitures à moteur arrière, comme la 4 CV, l’Ondine, la Dauphine, l’Alpine, la Renault 8, la Renault 10, la Floride et la Caravelle, nécessitent en effet souvent l’extraction totale du groupe motopropulseur arrière lors de gros travaux mécaniques. Cette opération peut être plus complexe et prendre plus de temps, ce qui rend la maintenance plus difficile et plus coûteuse.
En revanche, avec la Renault 4 à moteur avant, l’accès aux composants moteurs et de transmission est plus direct, ce qui facilite grandement les opérations de maintenance et de réparation. Cette caractéristique a sans aucun doute contribué à la réputation de la Renault 4 en tant que véhicule pratique et économique à entretenir, ce qui en a fait une voiture appréciée par de nombreux propriétaires.
Suspensions
A l'avant
- La suspension avant de la Renault 4 est constituée de barres de torsion longitudinales.
A l'arrière
- La suspension arrière de la Renault 4 est également équipée d’amortisseurs télescopiques.